Se sentir en fin de cycle : le paradoxe des entrepreneures à succès

Connaissez-vous le paradoxe « réussite / prozac » ?

Ce sont les entrepreneures qui affichent un succès réel et mérité pendant des années, avant de déprimer soudainement.

Ce sont les dirigeantes sûres d’elles et ambitieuses qui ne savent plus dans quelle direction aller.

Celles qui d’habitude motivent leurs équipes mais qui perdent peu à peu l’entrain des débuts.

Celles qui pour la première fois ont envie de partir loin sans rien dire à personne pour pouvoir simplement se reposer et profiter de la vie.

Ces situations, bien que fréquentes, sont souvent taboues.

La plupart des programmes pour entrepreneures avancées axent leurs solutions sur le thème de la croissance : faire plus de chiffre d’affaires, développer son entreprise, scaler ou recruter.

Même si c’est un besoin fréquent, c’est loin d’être le seul, notamment quand on est en activité depuis de nombreuses années.

Les symptômes de la fin de cycle

Dernièrement, j’ai observé un phénomène répété chez plusieurs consœurs entrepreneures avancées et expérimentées, ainsi que chez des clientes que j’ai accompagnées : la remise en question personnelle et professionnelle

Dans le meilleur des cas, elles ont vendu leur entreprise après 10 ans, ont pris une année sabbatique ou ont réussi à pivoter. 

Mais nombre d’entre elles ont passé des mois dans le brouillard, à puiser dans leurs ressources pour trouver l’énergie de continuer à mener leur barque malgré la perte de motivation. 

J’ai entendu des phrases comme :

  • Je suis à une période charnière de ma vie pro car plusieurs perspectives s’offrent à moi et j’ai du mal à être sure, je change de position régulièrement

  • Je suis quasi complète tout le temps, je suis satisfaite de mon salaire et de mon équilibre de vie, mais suite au départ d’une collaboratrice je suis challengée dans mon alignement avec mon activité. Je sens le poids de mon modèle économique actuel. Pour le moment, je me fais des noeuds au cerveau mais je n’arrive pas à impulser de changement.

  • 13 ans, c’est long. Et parfois, cela use. Il y a 9 mois, j’ai perdu le plaisir. Ce qui était un bonheur de partager est devenu au fil des ans une routine mécanique et intraitable. Trop de “il faut”, plus assez de “j’ai envie”.

Avant d’en arriver là, elles ont pourtant réussi avec leur entreprise. Leur expertise n’est plus à prouver, elles ont généré de la croissance et développé une renommée dans leur secteur d’activité.

Sur le papier, elles ont tout pour être heureuse mais… Ce n’est pas le cas. 

Elles se sentent en fin de cycle, à l’étroit dans leur entreprise et dans leur vie. 

Elles ont atteint un plateau et ont du mal à trouver une vision claire de développement pour leur entreprise.

Elles sont arrivées au bout de quelque chose. Ce qui fonctionnait avant ne fonctionne plus. 

Elles sont fatiguées et commencent à perdre la flamme des débuts.

Est-ce votre cas aussi ?

Si oui, sachez que c’est plus fréquent que ce que vous croyez, mais vous n’en avez probablement pas entendu parler car faire part de ses doutes est un grand tabou du milieu entrepreneurial

La crise, c’est quoi exactement ? 

Quand on se sent en fin de cycle, on vit souvent une sorte de crise (personnelle, professionnelle ou existentielle). J’aime beaucoup la description d’Alexandre Dana, auteur et fondateur de Live Mentor :

“La crise est un filtre de vérité, une loupe grossissante supersonique. Elle force parfois à regarder la vérité en face, à découvrir des chemins de traverse qui jusqu’alors n’existaient pas et à accélérer des décisions que l’on tardait à prendre.”

Si on reporte à l’étymologie, le mot grec krisis avait de nombreux sens.

Les quatre principaux étaient :

  • « action de distinguer »,
  • « action de choisir »,
  • « action de séparer »
  • et « action de décider »


La crise, c’est la rupture d’un équilibre qui engendre un trouble profond
. On perd ses repères, on a l’impression de naviguer à vue et d’être impuissante.

Mais attention, une crise n’est pas une panne ! Les deux contiennent un imprévu brutal ou un choc. Les deux génèrent des tensions, un niveau de stress important, demandent des actions rapides et portent en elles une notion d’urgence.

En revanche, la crise commence quand on réalise que revenir à cet état antérieur n’est plus une solution envisageable. Contrairement à une panne de voiture, par exemple, où il suffit de changer la roue pour que la voiture continue son trajet.

Dans une situation de crise, il y a nécessité de devoir renoncer à ce qui existait avant. Pas de réparation possible. Une nouvelle situation est à inventer pour pouvoir continuer d’avancer.

Ainsi les situations de crise sont des opportunités criantes d’entamer une évolution, grâce au constat que des comportements, des attitudes ou des situations sont devenus inadaptés.

Et c’est très inconfortable ! Surtout quand on traverse cette crise seule, ce qui est le cas de nombreuses entrepreneures et dirigeantes qui n’ont pas ou peu l’occasion de pouvoir partager ces moments de vulnérabilité. On parle souvent de la solitude du chef d’entreprise, elle prend tout son sens dans des situations comme celles-ci. C’est vrai après tout, quand on a tous les signes de réussite d’un point de vue extérieur, qui peut comprendre ces doutes ?

On se sort toujours d’une crise. Mais dans quel état et en combien de temps ? Quand cela dure trop longtemps (plus de 6 mois), il y a des impacts négatifs au niveau personnel (déprime, baisse d’estime de soi, anxiété) et au niveau professionnel (baisse de productivité, erreurs en interne, baisse de motivation dans l’équipe).

Certaines attitudes sont contre-productives.

Voici ce qu’il ne faut pas faire en période de crise :

  • lutter contre le courant = résister au changement inévitable
  • ne rien faire et rester paralysé = repousser la décision sous prétexte de manque d’information ou de trop d’incertitude (si cela fait plus de 6 mois que vous êtes dans cette situation et que rien ne bouge, vous avez besoin de faire appel à quelqu’un)
  • la fuite dans l’action et l’agitation : croire que le problème s’éclaircira de lui-même dans l’action non réfléchie (ex : faire une formation sans avoir validé que c’était la réponse au problème)
  • éviter d’aller à la rencontre de l’inconnu
  • se laisser happer par le fatalisme : cela vous déresponsabilise car il renvoie à des causalités étrangères et minimise votre implication dans la situation


Personnellement, j’aime particulièrement accompagner ces remises en question. Aider les entrepreneures avancées à traverser sereinement les moments charnières de leur évolution pour qu’elles retrouvent un nouveau souffle. Car une fois la crise dépassée, elles peuvent faire croître à nouveau leur activité avec une posture plus ajustée à qui elles sont devenues.

Comment traverser ces moments charnière ?

Les crises sont en réalité fréquentes et nécessaires. Mais nous n’y sommes pourtant pas préparées car la société occidentale contemporaine est basée sur un besoin de contrôle et de réduction illusoire des risques. Il y a donc peu de chance pour que vous sachiez comment traverser les périodes de fin de cycle.

Il me semble plus intéressant de vous demander dans quel état (et en combien de temps) vous allez en sortir ?! Cela dépend de comment vous choisissez de vivre ce passage. Pour bien le traverser, l’attitude recommandée est celle de l’ouverture au changement intérieur et extérieur. D’être ouverte à la nouveauté.

En effet, en vous poussant à évoluer, la crise devient un instrument du renouvellement : imaginer d’autres scénarios, différents et inattendus, innovants et créatifs…

Et vous, est-ce quelque chose que vous avez déjà vécu ? Ou alors vous y êtes peut-être même en ce moment ?

Dernièrement, j’ai guidé plusieurs femmes entrepreneures à passer par ce processus :

  • L’une en Suisse, à la tête de son agence de design et d’architecture intérieure, avec plusieurs salariés
  • L’autre est gérante d’une boutique de décoration
  • Une autre est coach et thérapeute depuis plus de 10 ans

Leur point commun : ne pas être dans la course ni se contenter d’un simple chiffre d’affaires.

Elles veulent développer leur entreprise dans une perspective de contribution qui mette en avant leurs talents uniques et leur vision novatrice de leur secteur d’activité.

Le travail que je leur propose en coaching repose sur l’apprentissage du discernement pour favoriser le réalignement personnel et professionnel.

Résultat final : laisser émerger naturellement cette nouvelle version de vous-même et de votre entreprise.

Hors de question pour moi d’imposer des réponses toutes faites ou une direction plutôt qu’une autre.

Pour que les effets soient positifs et durables, ce n’est pas moi qui sais à la place de ma cliente. En revanche, j’ai les outils et la méthode pour lui poser les bonnes questions et lui proposer les bons exercices afin qu’elle trouve SES réponses. Je leur propose notamment un retour à l’essentiel en leur proposant de se (re)découvrir : leurs talents naturels, leur mode de décision privilégié, leur style de leadership, leurs besoins d’épanouissement etc.

En miroir positif, cela me permet d’utiliser mes propres talents naturels : ceux qui sont innés, qui procurent du plaisir lorsqu’on les active, et qui entraînent de bons résultats. Dans mon Top 5 de mes forces, par exemple, j’ai la maximisation. Elle m’est utile pour aider à identifier les talents d’une personne puis de l’aider à le développer et le cultiver pour plus de bien-être. C’est une capacité à faire briller le talent des autres pour qu’ils en fassent quelque chose.

En coaching, c’est aussi la capacité à faire le tri au milieu du désordre et de la confusion, et trouver la meilleure voie pour avancer. Dans des situations de fin de cycle, c’est particulièrement pratique pour aider une personne dont la situation est confuse. Cela permet de l’aider à dégager des tendances, à identifier des schémas, à élaborer différents scénarios. En fait, c’est l’aider à voir plus loin, à anticiper, à envisager l’autre côté des choses. Tout en évaluant les obstacles potentiels pour lui permettre, après, d’avancer, de construire, de choisir et de décider de la meilleure voie. Je peux alors l’aider à prendre du recul pour établir sa stratégie.

Si vous êtes actuellement en train de vivre une fin de cycle professionnel, je me permets de vous donner un conseil. 

Décélérez et prenez du recul pour comprendre ce qui se joue actuellement. Car ce n’est pas en gardant la tête dans le guidon que vous allez y voir plus clair.

« Le vide appelle le plein. Faire le vide permet à la vie de s’épanouir à nouveau » disait Christiane Singer. Ensuite, vous pouvez plonger au cœur de vous-même pour trier ce qui ne vous sert plus à ce stade d’évolution et identifier vos ressources. Dans un troisième temps, identifier les différents éléments porteurs de la situation, faire des liens entre eux et leur donner du sens.

C’est à cette condition que vous pourrez trouver une nouvelle direction à donner à votre entreprise (sans pour autant tout quitter et partir ouvrir des chambres d’hôtes à Bali !). 

Et retrouver de la sérénité, de la confiance et faire taire le mental

Rallumer la flamme des débuts, quand vous n’aviez pas toute cette complexité à gérer.

Puis ouvrir le champ des possibles, sortir des cases et affirmer vos valeurs.

L’entrepreneuriat n’est pas linéaire. Nous restons des êtres humains.

Parfois, on a le droit d’appuyer sur PAUSE.

Se faire ACCOMPAGNER car toute seule, on voit bien que c’est trop long, trop inconfortable et incertain.

Quand vous faites appel à un coach, c’est lui qui crée le cadre qui permet à ces trois phases de s’organiser. C’est plus reposant et confortable que de faire seule, car cela vous procure un soutien moral inestimable face à l’inconfort de la situation. Au cours des mois passés ensemble (de 3 à 9 mois selon les situations), la clarté et l’épanouissement arrivent après une évolution personnelle et professionnelle qui passe par retirer les masques qu’on a ajoutés au fil des ans.

Si vous voulez que je vous accompagne à faire ce travail pour trouver vos réponses, sachez que c’est exactement ce que nous abordons dans mon programme de coaching Réalignement Business : 3 mois pour retrouver une vision claire pour votre entreprise, de la croissance et du plaisir.

Pour découvrir le détail du programme et les modalités d’inscription, je vous invite à suivre ce lien.

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Marjorie Llombart

Mentore des dirigeantes confirmées et ambitieuses qui veulent avancer plus vite, plus loin et différemment de ce qui se fait d'habitude.

Son approche exigeante crée le cadre au service de la puissance et de la créativité. Elle combine la stratégie, la psychologie et l’intuition.

Auteure et conférencière, elle intervient auprès des médias comme Europe 1, Forbes, Capital, Management, Marie-France etc.

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Marjorie Llombart

Mentor auprès des dirigeantes visionnaires et confirmées qui veulent développer une entreprise rentable, pérenne et alignée.
Ses méthodes innovantes sont basées sur le leadership, l'identité professionnelle et la prise en compte de l’intuition dans la performance de l’entreprise.
Auteure et conférencière, elle intervient auprès des médias comme Europe 1, Forbes, Capital, Management, Marie-France etc.

Illustration demi-étoile Marjorie Llombart Beyond Business Coaching pour entrepreneures et dirigeantes

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