« Sème une pensée, tu récolteras un acte ;
sème un acte, tu récolteras une habitude ;
sème une habitude, tu récolteras un caractère ;
sème un caractère, tu récolteras une destinée. »
— Dalaï Lama
Le pouvoir de la pensée n’est plus à prouver : ce que l’on croit impacte nos actions. Pour changer les résultats de nos actions, il faut donc changer les croyances qui limitent l’atteinte de nos objectifs.
Vous connaissez peut-être ce proverbe « New Level New Devil ». À chaque nouveau palier de développement d’une entreprise, un terrible gardien fait barrage. Pas besoin de force physique pour franchir le seuil, mais un mental à toute épreuve pour passer au-delà de la peur et des doutes.
En phase de lancement d’activité, ce pourra être la peur d’être visible ou de ne pas avoir suffisamment de clients par exemple.
En phase de croissance, la peur de devoir travailler plus et être submergée.
En phase de structuration, la peur d’embaucher, de déléguer et de manager.
Ces phrases peuvent se répéter en boucle et freiner l’action ou empêcher la réussite du projet. Ces doutes sont des pensées automatiques, non fondées, mais elles prennent une importance capitale en vous empêchant d’agir avec toutes vos ressources.
Voici quelques clés pour apprendre à repérer et déconstruire ces croyances limitantes.
Pourquoi les croyances sont-elles si puissantes ?
Les croyances s’installent dès l’enfance, héritées de l’environnement dans lequel on a grandi (famille, école, culture et médias). Évidemment, nous n’avons pas conscience de leur impact ni de les avoir choisies. C’est ainsi qu’elles deviennent un socle puissant de la construction de notre identité. Devenues adultes, nous continuons de les entretenir, toujours à notre insu, à moins d’être coachée dessus ou de suivre un travail thérapeutique conscient.
Une croyance n’est pas un fait ni une vérité mais une pensée que l’on prend pour une vérité. Ainsi, pour reprendre la citation du Dalai Lama, elle conditionne nos actions, nos habitudes, nos attitudes et nos comportements. Elles déterminent en grande partie ce que nous obtenons de la vie.
Certaines sont bonnes pour nous et pour la société. Le problème survient lorsque certaines croyances sont limitatives voire destructrices et empêchent d’aller dans la direction que l’on souhaite. Dans ce cas, il est nécessaire de les déconstruire.
Une des mes clientes, appelons-la Noémie, entretenait la croyance qu’elle était arrivée à son maximum de développement. Elle avait déjà bien réussi mais pensait que se développer plus signifierait travailler plus. Noémie avait besoin de stimulation et de variété au travail. Ne pouvant plus se développer, elle commençait à s’ennuyer et à perdre sa motivation. Après avoir identifié cette croyance limitante et l’avoir guidée grâce à des questions puissantes, elle a pris conscience que d’autres possibilités existaient. La croyance a instantanément perdu de sa puissance et l’élan est revenu.
Les différentes catégories de croyances limitantes
Une croyance limitante ne donne pas le choix, elle contraint. Par exemple « Je ne suis pas capable de développer mon entreprise » (alors qu’elle existe depuis des années), « Je suis réservée donc je ne peux pas parler en public lors de ce congrès » (alors que vous adorez parler de votre activité) ou « Je vais devoir travailler deux fois plus pour atteindre mes objectifs » (alors que vous avez une équipe qui peut vous seconder).
La PNL distingue 3 catégories principales. Les plus courantes sont relatives au désespoir, à l’impuissance, et à la dévalorisation.
Le désespoir, c’est lorsqu’on croit qu’il n’est pas possible d’atteindre un objectif particulier. Par exemple « Je suis bloquée dans cette situation. Je ne peux rien faire car ce n’est pas sous mon contrôle ».
L’impuissance c’est lorsque la personne pense qu’il est possible d’atteindre un objectif précis mais qu’elle n’en est pas capable. Comme par exemple « Je ne suis pas capable de réussir à développer mon entreprise ».
La dévalorisation c’est lorsqu’on croit que même si l’objectif est atteignable et qu’on en a les capacités, on ne le mérite pas. Cela peut être « Je suis un imposteur, tout le monde va se rendre compte que je ne suis pas si experte que ça ».<
A l’excès, ces croyances limitantes peuvent vous empêcher d’atteindre vos objectifs. Comme un virus informatique détruit le disque dur.
Heureusement, il n’y a pas de fatalité. On peut agir sur les croyances, les déconstruire et en changer. Cela peut prendre du temps, n’est pas instantané et demande de la persévérance. Dans cet article, je vais proposer des choses simples que vous pouvez tester seule, en auto-coaching. Si ce n’est pas suffisant, je conseille le recours à un professionnel formé au sujet des croyances (dont moi !).
A quoi servent-elles ?
Aussi incroyable que cela puisse paraître, ces croyances limitantes ont une fonction utile. Selon les cas il pourra s’agir de remplir un besoin de protection, de sécurité, de maintien de l’estime de soi ou de ressenti d’une puissance personnelle.
De plus, elles sont entretenues par un manque de réponse sur le comment. Si Nadia ne sait pas comment amener son entreprise à son prochain palier d’expansion, c’est facile pour elle d’adopter une croyance de type « Je suis incapable de dépasser mon plafond de verre ». Cela va la maintenir dans la sécurité de ses connaissances actuelles.
Comment reconnaître une croyance ?
La difficulté, c’est que les croyances les plus ancrées sont souvent inconscientes, donc difficiles à identifier.
Le premier conseil que je pourrai donner est d’adopter une attitude orientée vers le moment présent et de ce qui se passe en vous. A la fois au niveau du corps, des émotions et des pensées. Les arts martiaux, la méditation, la sophrologie ou le yoga peuvent vous y amener si besoin.
Le deuxième conseil est d’observer les résultats de vos actions ou de vos comportements. S’ils sont insatisfaisants et ce, de manière répétée, il y a certainement une fausse croyance derrière. Pour mettre le doigt dessus, essayez d’écouter votre discours interne. Entendez-vous cette petite voix qui répète souvent le même discours ? « Ça ne marchera jamais, » « Je ne suis pas bonne » etc.
Avoir le sentiment d’être limitée dans vos options ou enchaîner les échecs à répétition peut vous mettre sur la voie d’une croyance à identifier.
3 questions pour vous amener à les détecter :
- Quelle est la situation ou le défi face devant lequel vous vous bloquez le plus souvent ?
- Quelles sont les généralisations que vous répétez régulièrement ? Vous les trouverez dans des phrases que vous répétez qui contiennent des mots comme : toujours, jamais, personne, tous, etc.
- Complétez les phrases suivantes avec vos propres réponses : « Je suis… » « La vie est… » « Mon entreprise est… » « Je ne peux pas réussir parce que…. »/li>
Comment les déconstruire ?
Pour agir sur une croyance, commencez par la nommer précisément avec vos propres mots. Ensuite, confrontez-la en la mettant à l’épreuve de la réalité. Les 3 passoires de Socrate s’avèrent très utiles ici :
- Est-ce que votre croyance est vraie ?
Sur quel fondement vous basez-vous pour cette affirmation ? Quelle est la preuve ? Est-ce que tout le monde pense cela ?
- Est-ce bénéfique ?
Est-ce que cette croyance vous apporte des satisfactions, des résultats positifs ou des émotions agréables (joie, bonheur, confiance, paix) ?
- Est-elle utile ?
Est-ce que cette croyance vous aide à atteindre vos objectifs ?
Si vous avez répondu oui aux 3 questions, conservez-la. Sinon, vous pouvez commencer à envisager de changer cette croyance pour une autre plus utile.
Comment les remplacer par une croyance aidante ?
Les découvertes scientifiques récentes montrent que le cerveau est plastique. On peut donc changer une information qui était enregistrée dessus. Un nouveau circuit s’établit entre les neurones, ce qui correspond à une nouvelle croyance.
On a vu qu’un croyance limitante vous bloque dans un schéma de pensée qui vous paraît naturel et logique, alors qu’il existe d’autres façons d’envisager les choses. Vous pouvez donc commencer par changer le regard que vous portez sur la croyance, en l’envisageant sous un autre angle.
Cette image illustre fort bien ce recadrage :
Que voyez-vous ?
Si vous regardez la partie blanche, vous voyez un bougeoir. Mais si vous regardez les parties noires, vous apercevez deux visages de profil !
Voici un protocole que je vous propose pour transformer une croyance et la remplacer :
- identifier la croyance et reconnaître l’intention positive qu’elle contient
- identifier sur quel postulat (erroné) repose cette croyance
- élargir votre vision et être consciente de ses causes et effets
- obtenir des informations sur le « comment » et trouver d’autres manières de satisfaire l’intention positive de la croyance
- reformuler la nouvelle croyance sous la forme affirmative
Reprenons le cas de Noémie. Sa croyance limitante était « Je ne peux pas développer mon entreprise (sans travailler plus) ».
- intention positive : fidélité à l’héritage sociétal sur le fait que les femmes ne doivent pas avoir trop d’ambition + à la croyance populaire que les résultats suivent une courbe dépendante de l’effort fourni
- postulat (erroné) sur lequel repose cette croyance : elle est arrivé à son maximum, elle ne peut pas faire plus
- élargir la vision, causes et effets : en cherchant bien, je connais des femmes entrepreneures qui ont réussi à développer leur entreprise sans travailler plus, en consacrant les week-ends à leur famille, et sans avoir les dents qui rayent le parquet. En plus, maintenir cette croyance me pèse lourdement au quotidien : je suis frustrée et je perds le plaisir de travailler.
- obtenir des informations sur le « comment » : je peux me faire accompagner pour réfléchir à d’autres manières de combiner ambition, réussite et protection de ma vitalité, ce qui me permettra d’exprimer mon originalité et être fière de mon développement.
- nouvelle reformulation : « Je suis capable d’inventer une façon personnelle de réussir et de développer mon entreprise »
Et après ?
Transformer une croyance limitante en une nouvelle croyance, aidante cette fois, permet une formidable libération d’énergie. Fini le rôle de spectatrice, vous devenez auteure de votre vie. C’est comme si une nouvelle fenêtre s’ouvrait, laissant apparaître de nombreux choix et opportunités insoupçonnés jusqu’alors. Les résultats obtenus sont de l’ordre d’une puissante libération énergétique, confiance dans le futur, et conscience de vos capacités et de votre valeur personnelle.
Ce changement de référentiel s’accompagne d’un sentiment de liberté, mais aussi de responsabilité. C’est vous à présent qui choisissez quel sens vous donnez à vos croyances et donc, à vos questions qui elles, vont engendrer des résultats dans votre vie quotidienne.
Anything is possible ✨